LE SUCRE

Si tout le monde en consomme sous toutes ses formes, peu de personnes connaissent la succession d'opérations nécessaires pour que d'une graine de betterave sucrière, le sucre arrive sur nos tables.

Le sucre dans l'histoire de France

Quelques milliers d'années avant notre ère, le sucre existait déjà en Asie sous forme de sirop de canne, alors que nos contrées ne connaissaient que le miel.

C'est à la suite de la conquête de l'Asie par les Perses puis par les Grecs que nos pays découvrirent le sucre.

Les Arabes avaient implanté la canne en méditerranée mais au Moyen Age le sucre restait comme les épices, une denrée de luxe.

L'époque coloniale et l'apparition des nouvelles boissons, café et cacao développèrent la consommation du sucre. Importé principalement des Antilles, il était purifié et conditionné dans des raffineries situées dans nos ports.

La guerre de l'Empire et le blocus continental imposé par Napoléon aux Anglais, privèrent la France de sucre. Des recherches en vue de l'extraire d'une plante métropolitaine furent encouragées par l'Empereur.

Benjamin Delessert, né à Lyon en 1773, créa la première usine de sucre de betteraves en 1810. En 1811, 32 000 ha de betteraves furent cultivés en France et en janvier 1812, il réussit le premier à extraire industriellement le sucre de la betterave.


Benjamin Delessert

La betterave sucrière

La betterave sucrière cultivée actuellement, à chair blanche est issue de la betterave "blanche de Silésie" sélectionnée par le chimiste allemand Achard.

De forme conique la racine presque entièrement enfouie dans le sol, possède un collet plat, les feuilles constituent le laboratoire où se fabrique le sucre grâce à la fonction chlorophyllienne.

Les semis réalisés sur des terres riches et profondes, fortement fumées, sont réalisés après les gelées, de mi-mars à fin avril. La récolte commence fin septembre et doit se terminer avant les grands froids, la durée moyenne d'une campagne betteravière est de 60 à 80 jours.

De nos jour la quasi-totalité de l'arrachage est effectuée mécaniquement, et un certain nombre de machines réalisent en un seul passage, le décolletage ou effeuillage, l'arrachage et le ramassage.

Le rendement dépend de la nature du sol, des soins culturaux et bien évidemment des conditions atmosphériques : il varie de 30 à 90 tonnes de racines à l'hectare, en 1995-96 le rendement à été de 57 tonnes de betteraves à l'hectare. Le rendement en sucre à été pour cette campagne de 9,7 tonnes de sucre par hectare.

La campagne sucrière, saisonnière dure environ trois mois et s'effectue en France de Septembre à Noël.

Une sucrerie ne fabrique pas de sucre, mais l'extrait de la plante et lorsque ce sucre parviendra au consommateur il sera tel que la nature et le soleil l'ont fait !
Son extraction, sa purification, sa concentration et sa cristallisation seront effectuées sans aucune altération.